Article FFKDA du 23 avril 2015
Née dans la capitale des Gaules, Alexandra Recchia est très motivée à l’idée de disputer les prochains championnats de France à domicile. La championne du monde 2012 (-50kg) revient également sur ses premiers pas en tant que karatéka, ainsi que sur ses ambitions pour la suite de la saison.
Les championnats de France de karaté combat auront lieu à Lyon, ta ville de naissance et celle où tu as grandi. Qu’est-ce que ça t’inspire de combattre ici ?
C’est vrai que ces championnats se dérouleront sur mes terres, là où mon cœur se trouve. Ce sera très important pour moi, il y aura beaucoup de monde pour me soutenir, dont des membres de ma famille qui ne m’ont jamais vue en compétition. Ce n’est en aucun cas une forme de pression à supporter, mais au contraire une source de motivation supplémentaire.
Peux-tu nous parler de tes débuts à Saint-Fons, dans la banlieue lyonnaise ?
Mes parents m’ont inscrite au karaté parce qu’ils voulaient que j’apprenne à canaliser mon énergie et, comme j’étais teigneuse, un sport de combat convenait parfaitement. J’ai tout de suite accroché, mon professeur, Jean-Yves Martin, est devenu comme un second père. Je me souviens que j’ai rapidement été disqualifiée lors de ma première compétition, ce qui n’a pas été du goût de ma mère. C’est de cet échec initial que j’ai réussi à tirer la hargne qui m’anime encore aujourd’hui.
Depuis quelques années, la FFKDA délocalise les championnats de France en province (Toulon en 2013, Clermont en 2014). Que penses-tu de cette initiative ?
Je trouve ça très bien, cela permet de mettre en valeur d’autres coins de la France que Paris, tout en y favorisant le développement du karaté. Et, pour nous autres athlètes, ça nous force à quitter notre cocon parisien !
Quelle importance revêt pour toi cette compétition nationale ?
Ces « France » sont la dernière étape de référence avant les Jeux européens de Bakou, la grosse échéance à venir. Il faut donc considérer le déplacement à Lyon comme une préparation sérieuse. Personnellement, je me sens bien, j’ai de bonnes sensations depuis les championnats d’Europe. Et puis j’aurai à cœur de reprendre mon titre !
Oui, car l’année dernière tu avais été battue aux drapeaux par Sophia Bouderbane en finale (2-2, 2-3)…
C’est exact, je n’irai évidemment pas à ces championnats avec l’ambition de terminer deuxième. Il n’y a aucune rivalité exacerbée avec Sophia, nous sommes même amies. Mais, que ce soit contre elle ou une autre, je veux gagner chaque compétition, et ne rien laisser aux autres !
Jean-Yves Martin : « À 11 ans, elle était devenue trop forte pour notre club »
Professeur au CORPS Karaté Club de Saint-Pons, Jean-Yves Martin se souvient très bien d’Alexandra Recchia, à qui il a mis le pied à l’étrier alors qu’elle n’avait que six ans. Avant de la laisser prendre son envol vers les sommets.
« C’était une enfant très intéressée, elle écoutait les consignes et s’appliquait, ce qui est très agréable pour un professeur. J’ai rapidement su qu’elle pourrait devenir au moins championne de France, nous lui avons alors donné toutes les billes pour qu’elle puisse progresser, prendre de l’expérience. Arrivée à l’âge de 11 ans, j’ai compris qu’elle irait encore plus loin. Devenue trop forte pour notre club, j’ai conseillé à ses parents de l’inscrire dans une structure plus adaptée au haut niveau. C’est ainsi qu’elle s’est retrouvée à Vénissieux. J’ai toujours autant de plaisir à la revoir, et j’espère vraiment qu’elle redeviendra championne de France à Lyon ! »